L'eglise "Cathedrale"
Saint-gervais saint-protais

Monument Historique classé en 1840
L'église paroissiale compte parmi les plus beaux exemples du patrimoine religieux normand.
Remaniée au cours des siècles, elle offre une grande variété de styles : un chœur gothique rayonnant du 13e siècle, une nef gothique flamboyante et une façade renaissance édifiée au 16e siècle.
Ses dimensions sont impressionnantes : nef de 70 mètres de longeur, de 24 mètres de hauteur de voûtes, à 5 vaisseaux et 6 travées. Elle est comparable à la cathédrale de Senlis. Ainsi, il est fréquent de la trouver dénommée "Cathédrale" sur les cartes postales de la fin du 19e siècle et encore aujourd'hui par les visiteurs qui la découvre.
Au 19e siècle, elle est considérée par Viollet le Duc comme l'une des églises les plus représentatives du gothique français.

On a longtemps affirmé, sans réelle preuve historique, que grâce au financement de la reine Blanche de Castille, les gisorsiens ont pu ériger le chœur gothique. Consacré en 1249, il est formé d'un chevet plat dépourvu d'un déambulatoire.
Le chevet est élevé selon le modèle de la Cathédrale de Chartres, particulièrement courant à l'époque en Ile-de-France. Il est constitué de trois niveaux : grandes arcades, triforium et fenêtres hautes percées d'oculi.
Cette réalisation témoigne d'une certaine modernité, puisque cinquante ans plus tôt, on l'expérimentait dans la Cathédrale de Laon. Le chevet plat est percé d'une rosace dont le tracé s'inspire fortement de celui de Notre Dame de Paris. Les fenêtres hautes à deux lancettes terminées en arc brisé sont couronnées d'oculus. Cette configuration est apparue vers 1200 à la Cathédrale de Soissons.

Au 16e siècle, l'ancien chœur gothique va être profondément transformé. Un déambulatoire est créé afin de pouvoir circuler autour des reliques et nombreuses chapelles sont édifiées.
Du côté nord, la chapelle de l'Assomption est agrandie. Cette chapelle a été fortement restaurée au 19e siècle.
Du côté sud, la chapelle de la Vierge abrite une magnifique peinture sur verre en grisaille de style maniériste, réalisée en 1545 par des artistes de l'Ecole de Fontainebleau, sur le thème de la Vie de la Vierge et l'enfance de Jésus.

Une fois le transept reconstruit vers 1515, les travaux de la nef débutent. Elle sera terminée en 1547. C'est une nef flamboyante de 24 mètres de haut. Son élévation sans interruption, renforce le sentiment de hauteur et aide le fidèle dans sa pratique spirituelle d'élévation de l'esprit.
Les bas-côtés abritent un grand nombre de chapelles financées par les confréries religieuses mais aussi les corporations marchandes particulièrement présentes à Gisors.
Une chapelle abrite une magnifique et exceptionnelle sculpture : un transi. Il s'agit d'un cadavre décomposé sculpté en haut-relief vers 1530. Figure allégorique, il est accompagné d'un texte poignant sur la vie et la mort.
A proximité du transi, la chapelle de Saint-Claude présente un pilier sculpté et un vitrail en l'honneur de la Confrérie des tanneurs. Le pilier des Dauphins quant à lui est un véritable manifeste en faveur de l'autorité royale.